Des saules au jardin!

Les saules en quelques mots : sol frais à humide et légers, exposition ensoleillée à mi-ombre, croissance rapide, forte rusticité, des fleurs en chatons, mâles et femelles sur des pieds différents.

Les saules sont, en fonction des espèces, des arbres, des arbustes ou des arbrisseaux. Ils appartiennent à la grande famille des Salicacées. Dans la nature, on les rencontre dans les forêts alluviales et riveraines, et dans les ripisylves, et aussi dans les haies des bocages ou les alignements d’arbres, autour de mares, d’étangs ou de lacs artificiels. Les ports des saules peuvent être différents : en boule, étalés, pleureurs ou érigés. La floraison se passe de mars à mai. Ils ont toute leur place dans les jardins, les petits comme les grands ! Le saule se plante généralement, pour les espèces vigoureuses, en isolé. Les moins vigoureuses peuvent être plantées dans une haie libre ou un massif.

Au jardin, les saules ont beaucoup d’intérêts:

  1. Les systèmes racinaires et les drageons des saules maintiennent la cohésion des sols instables comme en bordure d’un cours d’eau ou d’un étang.
  2. Les rameaux souples permettent de réaliser des clôtures tressées, des fascines (protection vivante des berges des fleuves ou des rivières) et des plessis éphémères pour les jardins d’inspiration médiévale et sont essentiels à la vannerie.
  3. Les rameaux les plus gros servent de tuteurs ou de tipis pour les haricots rames par exemple.
  4. Les saules servent de gîte et de refuge pour la faune (oiseaux, insectes) dans ses cavités, et de couverts pour les pollinisateurs et notamment le saule marsault qui fleurit très tôt en saison. Les abeilles récoltent miellat et pollen et aussi des résines avec lesquelles elles élaborent la propolis nécessaire à la bonne santé de la ruche. Que dire des fameux saules-têtards qui accueillent une biodiversité animale exceptionnelle.
  5. Les déchets de tailles sont broyés au broyeurs ou déchiquetés à la tondeuse thermique, puis servent de paillis nourriciers et protecteurs.
  6. Pour ceux et celles qui ont des chèvres ou des moutons, de nombreuses espèces de saules donnent du fourrage bénéfique à la santé des animaux.

La culture des saules

Le saule se plante d’automne au printemps en sachant qu’il faut toujours, et quelques soient les arbustes, les planter à l’automne. Leur reprise est alors assurée.

Certaines espèces de saules sont imposantes (plus de 8m de haut) et jusqu’à 30 m pour le saule blanc et le saule pleureur. Le jardinier doit penser à le planter loin de la maison, du potager, des massifs, ou des autres arbustes qui pourraient être gênés par son ombre portée. Il existe des espèces de faible hauteur comme le salix purpurea (osier).

Pour planter un saule, c’est très simple ! Soit la plantation se fait en conteneur ou à racines nues. Quelle dimension pour le trou ? Il faut toujours prévoir un trou d’un volume au moins égal à 3 fois celui du contenant de manière à ameublir le sol. Du terreau de plantation ou du compost très mûr ou de la corne broyée peut être mélangé à la terre mais ce n’est pas obligatoire. Ensuite, il diminue le chevelue racinaire et coupe les racines blessées. Si le saule est en conteneur, le jardinier doit tremper la motte dans un bac d’eau. Il installe un tuteur solide et imputrescible (acacia ou châtaigner), puis attache le tronc du saule à son tuteur avec un lien souple. Enfin, il paille avec du broyat de déchets de taille ou des feuilles mortes. Le jardinier arrose sans plus sauf pour les plantations après février.

La croissance du saule est rapide. Le jardinier peut faire une taille légère annuelle en février, avant la reprise de végétation.

Attention, le saule apprécie les terrains humides et frais. Toutefois, Pour les terrains secs, le jardinier choisit des cultivars adaptés. Mais de manière générale, le saule se comporte mieux dans un espace où l’eau ne manque pas. 

Plus facile encore que la plantation : le bouturage !

Le saule se bouture très bien. Le jardinier prélève des rameaux de 20-30cm et de l’épaisseur d’un gros crayon, puis planter profondément les rameaux dans la terre (au 2/3). Ne pas oublier pas d’arroser sans excès pour ne pas faire pourrir vos boutures. Le bouturage peut commencer dans un seau d’eau. Une fois l’apparition des racines, les rameaux racinés sont plantés.

La trogne peut faire bonne figure en ville !

La trogne ou arbre-têtard fournit du bois-énergie (bûches, plaquettes, fagots…), du bois d’oeuvre ou de travail et du fourrage. Sa production est renouvelable. Son écosystème remarquable est un véritable réservoir de la biodiversité. C’est aussi un marqueur du paysage rural. La trogne est le résultat d’une technique d’exploitation de l’arbre auquel on a coupé le tronc ou les branches maîtresses à un niveau plus ou moins élevé pour provoquer le développement de rejets que l’on récolte périodiquement. Cette technique s’applique principalement à des feuillus : le saule et aussi charme, chêne, frêne, hêtre, peuplier noir, platane, tilleul… En vieillissant, ces arbres deviennent souvent creux.

Comment faire ? Choisir une perche, un grand rameau non écorcée d’au moins 2 m de long. Faire un trou avec une barre à mine d’au moins 30 cm de profondeur. Arroser copieusement la cavité avant la plantation. Tailler la perche en biseau, ce qui donne un planton. Enfoncer délicatement le planton dans le trou de plantation. Arroser copieusement la première fois et pailler le pied pour garder l’humidité. La première année, éliminer les rameaux qui poussent le long du tronc. Conserver  3 à 5 branches à la tête. L’année suivante,  rabattre ces mêmes branches à 5 cm du tronc pour étoffer la tête.

De novembre à février, la taille d’entretien se fait à intervalle régulier de 1 à 5 ans en fonction des espèces (tous les ans pour l’osier). La coupe se fait toujours au même endroit pour ne pas perturber l’arbre et détruire les réserves accumulées dans la tête. L’arbre est capable de cicatriser rapidement en faisant des bourrelets de recouvrement. Attention lorsque les branches sont très grosses, la taille peut être dangereuse. Il faut donc prendre la précaution de tronçonner les branches en plusieurs fois à partir du sommet.

Les saules peuvent avoir des soucis !

De nombreux ravageurs ou maladies embêtent les saules mais plus particulièrement l’anthracnose ou la rouille.

  1. L’anthracnose engendre des feuilles tachées de brun ; l’arbre peut perdre son port majestueux (saule pleureur). Que faire ? Les feuilles malades sont ramassées pour éviter le maintien de la maladie. Puis elles sont utilisées comme paillis au potager ou servent de structurant pour le compostage. Malheureusement, il est difficile de pulvériser de grands arbres. Quand ils sont jeunes ou que les espèces sont plus petites, le jardinier peut les pulvériser avec une décoction de prèle. Il existe aussi des variétés de saules résistantes à l’anthracnose.
  2. La rouille provoque des pustules orangées sur la face inférieure des feuilles. Ces dernières chutent prématurément. Que faire ? Même action que pour l’anthracnose.

Une dernière info : les saules sont utilisés pour dépolluer les sols.

Laisser un commentaire